Arnaque à l'écran noir : cette faille permet aux hackers de manipuler vos appareils à distance
- Frédéric LEBRET
- 15 févr.
- 3 min de lecture
Publié le 14 Fév 2025 à 11H00
Une nouvelle fraude informatique inquiète les autorités. L'arnaque à l'écran noir. Les hackers infectent les ordinateurs, bloquent les écrans et incitent les victimes à appeler un faux support technique. Une technique redoutable qui permet de soutirer des centaines d'euros. Voici comment les reconnaître et s'en protéger.
EN BREF
Depuis quelques semaines, l'arnaque à l'écran noir se répand en France et en Europe, ciblant les utilisateurs d'ordinateurs.
Les escrocs simulent une panne informatique pour inciter les victimes à appeler un faux support technique et payer pour un dépannage inexistant.
Pour éviter cette arnaque, ne contactez jamais le numéro indiqué et utilisez un antivirus à jour pour sécuriser votre appareil.
L’arnaque à l’écran noir, aussi discrète qu’efficace, se propage silencieusement sur les écrans d’ordinateurs en France et en Europe. Le stratagème est redoutable : un écran soudainement éteint, un message inquiétant, et au bout de la ligne, des escrocs se faisant passer pour des techniciens de confiance. Derrière cette mise en scène maîtrisée, des réseaux organisés manipulent à distance leurs victimes, récoltant des sommes considérables en exploitant leur inquiétude face à la panne. Mais comment ces hackers parviennent-ils à s’immiscer dans les appareils et à tromper même les utilisateurs les plus prudents ?
Une fraude informatique en pleine expansion
Depuis plusieurs semaines, l'arnaque à l'écran noir gagne du terrain en France et en Europe. Ce stratagème consiste à infecter un ordinateur et à provoquer un écran noir, accompagné d’un message alarmiste. Celui-ci invite l’utilisateur à contacter un numéro de dépannage commençant généralement par “0 800”.
Derrière cette apparente assistance se cache un centre d'appels frauduleux. Les interlocuteurs, se faisant passer pour des techniciens de grandes entreprises comme Microsoft, Apple ou Google, rassurent leurs interlocuteurs tout en les incitant à payer pour un faux dépannage.
Selon le site officiel Cybermalveillance.gouv.fr, les escrocs n’hésitent pas à menacer les victimes récalcitrantes. Ils évoquent la possible destruction de fichiers ou la divulgation d’informations personnelles sensibles. Cette pression psychologique conduit de nombreuses personnes à céder. D’après un enquêteur du commissariat de Perpignan cité par L'Indépendant, une tentative sur dix aboutit. Les cybercriminels récoltent ainsi plusieurs millions d’euros, transférés depuis des comptes bancaires français vers des destinations étrangères, notamment en Israël, où se trouvent les têtes de réseau.
Une méthode bien huilée et des victimes piégées
L’arnaque repose sur un processus simple mais efficace. Une fois l’ordinateur infecté, les pirates utilisent un logiciel malveillant pour bloquer l'écran et afficher un message d'alerte. Le texte indique qu'un problème technique empêche le bon fonctionnement de l'appareil et invite à appeler un support spécialisé. Ce numéro conduit directement à un faux call-center, employant entre 200 et 300 personnes, d’après les informations rapportées par Sud Ouest.
Les prétendus techniciens, souvent courtois et rassurants, proposent de prendre le contrôle de l’ordinateur à distance. Pour ce faire, ils demandent d’installer des logiciels comme AnyDesk ou TeamViewer. Une fois cette étape franchie, ils prétendent effectuer un diagnostic et suggèrent l’installation d’un antivirus, généralement facturé autour de 300 euros. Ce logiciel, pourtant présenté comme indispensable, est en réalité disponible gratuitement en ligne.
Des pertes financières et des données compromises
Les conséquences de cette fraude ne se limitent pas à une perte financière. Les escrocs, ayant pris le contrôle de l'ordinateur, peuvent accéder aux fichiers personnels et récupérer des données sensibles, notamment bancaires. Ils utilisent ensuite ces informations pour effectuer des achats frauduleux ou usurper l'identité de leurs victimes.
Le parquet spécialisé dans la cybercriminalité de Paris a ouvert une enquête, révélant un réseau structuré et international. Les fonds dérobés transitent par des comptes bancaires français avant d’être transférés à l'étranger. Ce réseau d'escrocs, principalement basé en Israël, exploite des techniques de phishing et d’ingénierie sociale pour convaincre les internautes de coopérer.
Face à l'ampleur du phénomène, les autorités appellent à la vigilance. En cas d'écran noir suivi d'un message suspect, il est recommandé de ne jamais contacter le numéro indiqué, de redémarrer l’appareil et de vérifier sa sécurité avec un antivirus à jour. Les victimes peuvent signaler les faits sur la plateforme PHAROS et contacter la Plateforme Info Escroqueries au 0 805 805 817.
Comments